Stefan Gechev
Stefan Gechev [prononcé Guétchev] est né le 29 janvier 1911 à Ruse dans la famille d’Albert Gechev, critique littéraire, enseignant de langue et littérature bulgare, et de Rada Gecheva, professeur de français au lycée. Il fait ses études à Ruse, Plovdiv et deux ans au lycée Louis le Grand à Paris. Il obtient son diplôme d’études secondaires à Sofia. En 1934, il obtient avec mention son diplôme de Philologie slave à l’Université de Sofia. Au mois d’octobre de l’année suivante, il part à Athènes où il étudie la langue grecque et la culture byzantine. Il est nommé clerc de langues étrangères à la Légation bulgare en Grèce. Dans la période 1937-1941, il est employé en tant que traducteur à la Légation bulgare à Athènes, puis, de 1941 à 1946 il est nommé attaché de presse à Bratislava. Au mois de septembre, sur les instances des autorités slovaques, il quitte Bratislava et déménage à Piešťany. Au mois de mai 1945, il retourne à Bratislava en tant que représentant du Ministère des affaires étrangères de la Bulgarie. Dans la période 1947-1949, il est second secrétaire de la Légation bulgare à Varsovie.
En avril 1949, il revient en Bulgarie et est employé par le Ministère des affaires étrangères mais, au mois de décembre, se voit renvoyer car il n’est pas membre du Parti communiste bulgare (PCB). Il prend collabore pour le journal Starchel (« Le taon ») et reçoit des fonctions dans la rédaction dans la période 1953-1956. Il est renvoyé pour des motifs politiques en lien avec les événements en Hongrie. En 1957, avec Stefan Sarchadzhiev et Veselin Hanchev, il fonde le théâtre satirique à Sofia et y exerce des fonctions de dramaturge jusqu’en 1958. De 1959 à 1965 il travaille dans la rédaction du journal Plamak (« La flamme »). Il est rédacteur en chef adjoint du magazine Kontakti (« Les contacts ») en 1966. Stefan Gechev enrichit notre histoire intellectuelle avec beaucoup de livres et publications dans des recueils et des périodiques, y compris des vers, des nouvelles, des romans, des pièces, des articles de presse.
Ses premiers vers – « Automne », « Déploie de nouveau... », « Portrait » sont publiés à l’âge de 15 ans, dans la période 1926/27 dans le magazine Balgarska rech (« Parole bulgare »). En 1928, il publie une étude scientifique intitulée « Sur la question du physiologue slave ».
Sous le pseudonyme Ventseslav Diavatov, Stefan Gechev écrit des nouvelles humoristiques et des feuilletons, publiés dans les recueils Nous et les autres et Starchel, ainsi que quelques romans policiers : Voleurs de saintes vierges, la nouvelle « La Fille et le traître », ainsi que « Les fleurs du souci ». Sous ce pseudonyme et certains autres, il publie des vers, des nouvelles et des pièces de théâtre dans différents périodiques et recueils bulgares.
En 1967, Gechev publie le recueil de poèmes Cahier de notes, ce dont il est vivement critiqué par Venelin Kotsev dans un rapport adressé au Comité central du PCB et portant sur la littérature. C’est la raison pour laquelle Gechev est mis à l’écart de la vie littéraire du pays pour une longue période. Après 1989, sont publiés les livres Poésie. Lyrique, poèmes, La bienfaitrice cruelle, Le condamné à Seniora. Nouvelles, Questions. Poèmes en prose, Viktoria et ses fils en deux volumes, Le Crime de la rue « Ancienne prespa », Autoflagellation. Poèmes, Connais-toi toi-même. Roman pseudophilosophique et pseudobiographique, Les Sceptiques inutiles. Essais, Les Ombres du temps, Souvenirs de la Grèce et de mes amis grecs (1936-1992), Œuvres en 5 volumes aux éditions Zahari Stoyanov.
Stefan Gechev laisse derrière lui une trace importante grâce à ses traductions du grec, du français, du tchèque, du slovaque, du russe, de l’allemand et d’autres langues. Du grec il traduit les poèmes d’Aris Dikteos, de Constantin Cavafis, de Georges Séféris, d’Odysséas Elytis ; du français – Les Chants de Maldoror de Lautréamont, Les Surréalistes français, En douceur de Jean-Marie Laclavetine, Les Rougon-Macquart et La Joie de vivre d’Emile Zola ; de l’anglais – De l’autre côté du miroir de Lewis Carroll ; de l’allemand – Temps sarmate de Johannes Bobrowski et d’autres. Il fait le choix et édite les anthologies Poésie antique, Anthologie de la nouvelle poésie grecque, Poésie grecque contemporaine, Poésie chypriote contemporaine, Anthologie palatine, La Poésie grecque au XIXe siècle, Poésie grecque du XXe siècle et d’autres ; il participe également à la traduction des poèmes.
Stefan Gechev est décoré de la Croix d’or de l’Ordre de l’Honneur grec. Il reçoit, de la part de l’Union des traducteurs de Bulgarie et de l’Ambassade la République Hellénique, un Diplôme d’honneur pour son œuvre intégral de traducteur, qui a contribué de manière importante au rayonnement de la culture et de la littérature grecque en Bulgarie. Le 17 juin 1988 il reçoit du Ministre de la culture et de l’information de la France avec la distinction de Chevalier de l’Ordre des arts et des lettres.
Stefan Gechev est un auteur d’envergure nationale, son oeuvre s’inscrit dans la littérature bulgare des dernières décennies, tandis que le caractère unique de ses traductions sont notre contribution nationale à la connaissance et à la compréhension de la culture et de l’identité étrangères.
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